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Sur l’île de Kos, les conditions inhumaines des migrants

Publié le : vendredi 4 septembre 2015

Voir en ligne : http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes...

Source : Amnesty International France

Extraits :

« Sur cette petite île grecque, à côté des familles de touristes passant leurs vacances d’été et des familles locales qui préparent la rentrée des classes, le contraste avec les souffrances des enfants réfugiés est on ne peut plus frappant.

DES NOUVEAUX NÉS ET DES ENFANTS FORCÉS DE PATIENTER EN PLEINE CHALEUR

Nous avons trouvé des enfants n’ayant parfois pas plus d’une semaine parmi les foules forcées à attendre dans une chaleur étouffante, parfois pendant des jours, pour se faire enregistrer par les autorités locales. Nos chercheurs ont par ailleurs recueilli les propos de mineurs non accompagnés détenus dans des conditions déplorables auprès d’adultes.

Les mineurs réfugiés que nous avons rencontrés à Kos ont fui des pays tels que la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak, où ils ont connu la guerre et la persécution. Certains sont avec leur famille mais d’autres ont effectué le trajet seuls. Les conditions épouvantables que ces jeunes gens et d’autres mineurs sont désormais forcés d’endurer et l’indifférence du pouvoir face à leur situation sont choquantes.

DES MINEURS DÉTENUS AVEC DES ADULTES

Nous avons a rencontré quatre garçons, trois Pakistanais et un Syrien âgés de 16 ou 17 ans, qui étaient détenus dans une cellule de police crasseuse à côté de suspects adultes.

Leurs conditions d’incarcération étaient déplorables - des matelas vieux et sales, pas de couvertures, des lumières hors service et une forte odeur d’égouts émanant de toilettes qui débordaient.

J’ai fait le trajet vers la Grèce avec une autre famille de réfugiés [...] Quand j’ai montré mon passeport, la police m’a arrêté. Ma famille est sans nouvelle de moi depuis que j’ai été arrêté »

Un jeune Syrien de 16 ans arrivé sans ses parents

L’adolescent n’avait pas eu accès à un avocat ni reçu de conseils juridiques au cours des trois jours écoulés depuis son arrestation.

[...]

UNE VISITE DES COMMISSAIRES EUROPÉENS APRÈS UNE DE NOS MISSIONS DE RECHERCHE

La visite des commissaires européens Frans Timmermans et Dimitris Avramopoulos sur l’île grecque de Kos doit être suivie de mesures immédiates visant à soulager les souffrances prolongées de milliers de réfugiés parmi lesquels se trouvent de nombreux mineurs, dont les conditions de vie sur place sont inhumaines.

IL EST PRIMORDIAL QUE…

Les autorités locales à Kos coopèrent avec les autorités centrales afin d’établir des centres d’accueil et d’héberger les nouveaux arrivants dans des conditions dignes jusqu’à ce que les procédures nécessaires d’enregistrement soient terminées. Elles doivent immédiatement transférer tout mineur non accompagné vers un lieu d’accueil adapté, jusqu’à ce que toutes les procédures aient été menées à bien et qu’ils puissent être placés dans des centres d’accueil pour mineurs non accompagnés en Grèce continentale ;

Le gouvernement grec mette rapidement en œuvre les projets annoncés lors d’une conférence de presse jeudi 3 septembre, notamment en déployant de toute urgence du personnel d’accueil initial (comme cela s’est passé à Lesbos et Samos) afin d’aider à identifier les groupes vulnérables. Il doit par ailleurs garantir que l’autorité chargée de la gestion des fonds de l’Union européenne tels que le Fonds « Asile, migration et intégration » débute ses opérations le plus rapidement possible ;

L’Union européenne aide les autorités grecques en leur prodiguant un soutien financier provenant du fonds de solidarité et d’urgence de l’UE afin de faire face à la crise actuelle. La Grèce a par ailleurs besoin d’un soutien logistique et opérationnel pour répondre aux besoins de ceux qui arrivent sur ces îles. Plus important encore, les États membres de l’UE doivent soulager la pression exercée sur la Grèce à plus long terme en réformant le système d’asile de l’UE et en proposant des itinéraires d’accès sûrs et légaux vers l’Europe à ceux qui ont besoin de protection. Cela suppose d’augmenter fortement le nombre de places de réinstallation destinées aux réfugiés les plus vulnérables identifiés par le HCR, de recourir plus souvent aux visas humanitaires et de proposer de meilleures solutions pour les regroupements familiaux.