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Moi, Mohammad, 13 ans, mineur isolé à Calais : "Je n’en peux plus d’être ici"

Publié le 22-04-2016

Source : www.rmc.bfmtv.com

« Dans la jungle de Calais, la situation des mineurs isolés est très préoccupante. RMC a pu rencontrer l’un d’entre eux, Mohammed, 13 ans. Il a fui l’Afghanistan il y a un an et après quatre mois sous une tente il prend un train ce vendredi matin pour rejoindre son grand-frère à Londres. La fin d’un enfer.

Ce mercredi, le Défenseur des droits Jacques Toubon a souligné la "situation préoccupante" des mineurs migrants non accompagnés dans la région de Calais, qui ne sont souvent "pas protégés" et "en situation de très grande vulnérabilité". Concrètement, au 31 mars, 300 jeunes réfugiés de moins de 18 ans ont été recensés. Ils sont seuls, dans la jungle, sans famille. C’est le cas de Mohammad, 13 ans, qui a fui l’Afghanistan il y a un an, tout seul. Et il suffit de plonger dans son regard pour comprendre qu’il a perdu l’innocence de son enfance.

"Les talibans m’ont enlevé, ils m’ont mis dans un centre, raconte-t-il à RMC. Mon oncle m’a sauvé. Il m’a confié à un passeur et m’a dit : ’Va trouver ton frère en Angleterre’. Mon père est mort et ma mère trop faible pour voyager." Mohammad dort depuis quatre mois sous une petite tente, dans la jungle de Calais. Ce vendredi matin, il va enfin rejoindre son grand-frère qui vit en Angleterre. Légalement.

"Cela a été une bataille"

"Je suis si heureux de le voir. Je n’en peux plus d’être ici. Je veux retourner à l’école", assure-t-il. Comme lui, depuis fin mars, 16 jeunes ont pu rejoindre leur famille dans le cadre d’une procédure de rapprochement familial. Alors qu’il n’y en avait pas eu depuis cinq, cette procédure de rapprochement a pu s’effecteur grâce à l’acharnement d’une poignée d’avocats bénévoles dont fait partie Orsane Broisin.

"Cette procédure existe mais, en pratique, cela a été une bataille, confirme-t-elle. Et ce n’est pas fini puisqu’il n’y a pas de garantie, les délais ne sont pas clairs : pour certains ça va vite, pour d’autres, c’est très long. Et il n’y a pas de retours sur l’état de leur demande". Au total, 165 mineurs pourraient bénéficier de cette procédure de rapprochement familial. En attendant, ils survivent, seuls, dans la boue de Calais. »

Voir en ligne : http://rmc.bfmtv.com/emission/moi-m...