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Lille : une journée avec les mineurs isolés étrangers du jardin des Olieux

Publié le 4-03-2016

Source : http://www.lavoixdunord.fr

« Le camp, pardon le jardin des Olieux, s’est trouvé une vie nouvelle. Plutôt de nouveaux acteurs qui comblent le vide laissé par « les anciens ». La gestion des mineurs isolés étrangers (MIE) reste depuis juin 2015 toujours aussi complexe. Ce mardi, jus d’orange et bout de pain faisaient office de repas...

Lamine s’extrait de la tente qu’il partage avec un ami de fortune. Guinée, Mali, Algérie, Maroc, Espagne, France… Dunkerque puis Lille. Son état de mineur est contesté. Le jeune homme a passé une semaine au centre de rétention de Lesquin dont il garde un souvenir amer. « On m’a relâché à 23 h. Il faisait noir. J’ai dû trouver mon chemin seul vers Lille où je suis arrivé à pied à 3 h du matin. » Une nuit à la belle étoile avant d’atterrir aux Olieux « depuis près d’une semaine ». Lamine fait partie des « nouveaux » arrivants qui se passent le mot. Depuis, il tue le temps et trompe sa faim en « faisant un peu de marche le matin ».

11h06
Le foyer Ozanam, rue Barthélémy-Delespaul, est saturé. « On y prend le chaud, un café. » Les sandwichs au thon, banane et bouteille d’eau sont distribués de 11 h à 13 h. Pour beaucoup, ce sera le seul repas complet de la journée.

14h27
Drissa vérifie sa tente. Lui vient de Côte d’Ivoire à la suite d’un « problème familial ». Il a beau dormir dans un dortoir mis à disposition par l’église, l’ado revient tous les matins au jardin des Olieux « pour se reposer ». La promiscuité la nuit, le vent, le bruit, les difficultés à trouver à manger… minent son quotidien. Drissa est là « depuis plusieurs mois ». Il confirme l’arrivée de nouveaux réfugiés et/ou migrants sur le camp.

16h15
L’accalmie. Un ballon de foot. Quelques dribbles. Les regards s’éclairent. Les premiers sourires. Le quotidien est relégué au second plan. Eux jouent. D’autres sont retournés au foyer Ozanam. Les douches y restent ouvertes jusqu’à 15 h 30, de quoi attendre stoïquement 17 h (la fermeture) avant de se disperser en ville ou de revenir sous la tente. Les passes redoublent d’intensité.

18h13
Samira Arif arrive, le cœur sur la main. Cette riveraine fait partie de l’aventure depuis le début. « C’est humain », lance-t-elle. Un jeune s’approche, sourit, vante les qualités de la cuisinière. Samira est aux fourneaux. Pleins gaz. « 250 euros payés avec des heures supplémentaires. » La dame, femme de ménage dans le civil, juge son investissement « normal ». Le riz et les légumes défilent par kilos. Samira est une étoile dans la nuit des Olieux. L’une des rares présentes ce soir.

19h
« Ce soir, nous allons à nouveau accueillir entre 12 et 15 personnes. » Le pasteur Christian De Laroque, église baptiste de la rue d’Arras, prend le temps de respirer. Une petite salle va recevoir dans une heure des mineurs étrangers. D’autres cultes se sont joints au mouvement. L’élan de solidarité permet de souffler. « Nous sommes loin des 46 réfugiés du début. » Un afflux qui avait mis au jour le problème et les pouvoirs publics face à leurs responsabilités. On estime « à près de 70 », le nombre de MIE perdus à Lille. »

Voir en ligne : http://www.lavoixdunord.fr/region/l...