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L’Italie déclare l’état d’urgence pour six mois face à la hausse des arrivées de migrants

Publié le 12-04-2023

Date de la publication : 12/04/2023
Source : Info Migrants

« Rome a déclaré, mardi, l’état d’urgence dans le pays pour six mois en raison de la forte hausse des arrivées de migrants à Lampedusa. La mesure comprend la mise en place d’un fonds de cinq millions d’euros destiné notamment à "décongestionner" le centre d’accueil de l’île.

Face à la forte hausse des arrivées de migrants sur les côtes italiennes ces derniers mois, Rome a réagit en annonçant, mardi 11 avril, l’instauration de l’état d’urgence dans le pays pour une durée de six mois.

Le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni prévoit de nommer un commissaire spécial chargé de gérer le dossier. Un fonds de cinq millions d’euros doit également être créé, notamment pour permettre de "décongestionner" le centre d’accueil surpeuplé de Lampedusa.

Les autorités entendent également mettre en place "de nouvelles structures, adaptées à la fois à l’hébergement, au traitement et au rapatriement des migrants qui ne remplissent pas les conditions requises pour rester en Italie", indique un communiqué.

"Conséquences dévastatrices pour les droits humains"

L’annonce de l’état d’urgence a fait réagir de nombreux observateurs car l’exécutif est très régulièrement pointé du doigt pour sa gestion inhumaine de la migration et le manque de moyens alloués aux régions du sud du pays pour organiser les arrivées.

"[L’état d’urgence] va autoriser le gouvernement d’extrême droite de Meloni à rapatrier rapidement ceux qu’elle considère comme étant des migrants illégaux. Cela va voir des conséquences dévastatrices en terme de droits humains", met en garde Alissa Pavia, directrice associée de l’Atlantic council en charge de l’Afrique du Nord, dans une série de messages postés mercredi sur Twitter.

"Depuis des années, des ONG présentes dans le sud du pays ont demandé de l’aide pour faire face aux conditions de vie inhumaines dans les centres d’hébergement. Mais rien n’a été fait", souligne la chercheuse qui recommande plutôt d’"améliorer le système d’asile italien" et de "s’attaquer aux défis de l’intégration pour normaliser la cohabitation entre la population et les migrants".

L’Italie avait déjà mis en place un premier état d’urgence humanitaire pour faire face à la situation migratoire en 2011. À l’époque, le gouvernement de Silvio Berlusconi réclamait que les migrants arrivés d’Afrique du nord soient mieux répartis parmi les pays de l’Union européenne (UE). Plus de 10 ans plus tard, Rome a toujours le même souhait mais ne parvient pas à se faire entendre à Bruxelles.

"Soyons clairs, [l’état d’urgence] ne résoudra pas le problème, la solution ne peut qu’être liée à une intervention réfléchie et responsable de l’Union européenne", a déclaré à l’agence Ansa Nello Musumeci, le ministre de la Protection civile et des politiques maritimes.

Plus de 30 000 arrivées depuis le début de l’année

Selon les chiffres du ministère italien de l’Intérieur, quelque 31 000 personnes ont débarqué à Lampedusa depuis le début de l’année, contre environ 8 000 à la même période lors des deux années précédentes.

Récemment, 26 bateaux sont arrivés sur Lampedusa au cours d’une seule journée, surchargeant l’unique centre d’accueil de l’île. Prévu pour accueillir 300 à 400 migrants, le centre a hébergé ces derniers jours jusqu’à 3 000 personnes. Des centaines d’exilés ont ensuite été transférés sur des ferries direction la Sicile voisine ou le continent.

Mardi, 1 600 migrants se trouvaient encore dans le centre d’hébergement de Lampedusa. Les autorités espéraient que le retour d’une météo clémente permettrait le transfert de 400 personnes hors de l’île.

Le nombre de migrants prenant la route de la Méditerranée centrale pour tenter de rejoindre l’Europe ne semble pas près de diminuer. Mardi, les garde-côtes italiens s’attelaient à venir en aide à quelque 1 200 exilés qui avaient pris la mer à bord de deux embarcations et se trouvaient en grandes difficultés non loin des côtes italiennes. »

Voir l’article en ligne : www.infomigrants.net