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Protection de l’enfance : pourquoi le malaise persiste

Publié le 3-03-2023

Date de la publication : 3 mars 2023
Source : La Gazette des communes
Autrice : Rouja LAZAROVA

«  Les drames des enfants de l’aide sociale à l’enfance se succèdent, parfois classés dans les faits divers des journaux ou suscitant des enquêtes approfondies. Malgré les réformes successives, pas toujours appliquées, la protection de l’enfance se porte mal.

Les révélations sur les dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance (ASE) défrayent régulièrement la chronique. La dernière enquête choc, diffusée sur M6 le 16 octobre 2022, « Familles d’accueil­, hôtels sociaux : le nouveau scandale des enfants placés », dépeignait de façon crue des situations dramatiques vécues : prostitution dans les foyers, mal­traitance en famille d’accueil, indifférence des services départementaux…

En 2021, « L’Enfant de personne » portait à l’écran le livre autobiographique de l’ancien enfant placé Lyes Louffok, « L’Enfer des foyers ». Mais c’est sans doute le film « Enfants placés, les sacrifiés de la République », diffusé mi-janvier 2019 sur France 3, qui a le plus marqué les esprits. Il a participé à plusieurs évolutions : le retour d’un secrétariat d’Etat, avec la nomination d’Adrien Taquet au poste, la mise en place d’une Stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance, et l’élaboration et l’adoption de la loi du 7 février 2022, dite « Taquet ».

Taux d’encadrement trop faible

A ce jour, les avancées de cette loi sont maigres et les révélations choquantes continuent. Du côté des départements, dont dépend cette politique publique, on regrette un « ASE bashing » et ­l’absence d’enquêtes sur la bientraitance, les ­éducateurs ­engagés, les ­réussites des parcours… ­D’autant que les difficultés sont nombreuses. Au premier chef, le recrutement des professionnels : «  Nous avons un vrai problème. Nous lançons une campagne départementale, nous relayons la campagne nationale… » confie ­Nicolas ­Lacroix, président (LR) de la Haute-Marne. S’y ajoute un turn-over dans les services, qui ne participe pas à l’épanouissement de l’enfant. « En deux ans, on a changé trois fois d’éduc’  », témoigne un tiers digne de confiance dans l’Ain (lire p. 34). Des agents expliquent ce phéno­mène par des conditions de travail souvent liées à un taux ­d’encadrement des jeunes trop faible.

Enfin, les départements ne sont pas seuls à être impliqués dans la vie d’un enfant. L’Education nationale et les agences régionales de santé (ARS) doivent participer aux futurs comités départementaux de la protection de l’enfance, une mesure de la loi " Taquet ". Le décret d’application de cette mesure a été publié fin 2022. " En protection de l’enfance, le temps est long. Entre la loi, les décrets et leur mise en œuvre, il s’en écoule beaucoup ", soupire Pierre Stecker, directeur général du nouveau groupement d’intérêt public (GIP) France Enfance protégée. »

Voir l’article en ligne : https://www.lagazettedescommunes.com