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Mineurs non accompagnés : le plan d’action du département du Finistère pour favoriser leur insertion

Publié le 7-02-2023

Date de la publication : 7 février 2023
Source : Le Télégramme
Auteur : Régis NESCOP

« Le Département du Finistère va profondément réformer sa politique d’insertion des mineurs non accompagnés (MNA). Un plan d’action en neuf mesures doit favoriser leur intégration, de leur mise à l’abri jusqu’à l’obtention de leur titre de séjour.

" Le Finistère doit devenir le département le plus performant de France dans le traitement des mineurs non accompagnés (MNA). On veut en faire des pupilles du Département, un exemple d’insertion et d’intégration ". Maël de Calan, qui en avait fait un thème de campagne, affiche ses ambitions sur un dossier souvent rendu sensible par son exposition médiatique. " C’est un sujet que l’on aborde de manière pragmatique et sans idéologie ", a tenu à déminer le président du conseil départemental, ce mardi 7 février à Quimper.

La prise en charge des MNA, qui est de la compétence du conseil départemental, va être profondément réformée. Et pour une raison simple. "Le Département, qui est le meneur de jeu dans cette politique, est défaillant à plusieurs titres. C’est toute la chaîne qui doit être corrigée, des conditions de mise à l’abri jusqu’au taux d’insertion professionnelle, beaucoup trop faible ".

" Le placement à l’hôtel, c’est fini "

Au 31 décembre 2022, 611 mineurs ou jeunes majeurs d’origine étrangère ont été pris en charge dans le Finistère. Or, dans l’attente de l’instruction de leur demande, leur mise à l’abri se résume à un séjour à l’hôtel. "Ce n’est plus une solution. Ni sur le plan légal dès 2024, et encore moins pour les jeunes", considère Maël de Calan, qui fait le choix d’un hébergement en foyer où " l’accompagnement sera renforcé ".

Deux foyers d’une cinquantaine de places chacun, sont en cours d’acquisition. " Un choix d’investissement qui sera amorti en 3 ans (4 à 5 M€)". C’est l’une des neuf mesures du plan d’action, assorti d’objectifs à atteindre, qui sera débattu, ce jeudi 9 février, en session plénière du conseil départemental. "Le protocole d’évaluation de leur situation - leur minorité en fait - ne devra plus dépasser trois mois (6 mois aujourd’hui), le temps d’obtenir une décision du parquet ".

Le pari de l’apprentissage

Un effort significatif va être porté sur l’accès aux soins tout comme sur l’apprentissage du français. 100 % des jeunes allophones bénéficieront de cours de français. L’objectif est d’amener 80 % d’entre eux au niveau A2 pour favoriser leur insertion professionnelle. La voie de l’apprentissage sera priorisée. 40 % d’entre eux étaient orientés vers cette filière en 2021. L’objectif du Département est d’atteindre, dans les deux ans, 80 % de jeunes entre 16 et 21 ans. Des partenariats ont déjà été noués avec des centres de formation des apprentis (MFR, lycée maritime, CFA…). "C’est le moment, les secteurs en tension dans le Finistère proposent des emplois ".

Ce cercle vertueux favoriserait ainsi l’obtention plus rapide du titre de séjour (délai d’un mois au lieu de six mois) ainsi que la constitution d’une épargne. Un dernier point que le Département va favoriser en supprimant un prélèvement de 334 € (frais d’hébergement) sur les revenus, en imposant aux jeunes d’en réserver une part pour leur épargne. Ce contrat d’avenir sera assorti de droits et de devoirs. "Le jeune devra avoir un comportement exemplaire ", prévient Maël de Calan, qui espère faire de ce plan un exemple à suivre par les autres collectivités locales.[...] »

Voir l’article en ligne : letelegramme.fr