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À Toulouse, le manque de places persiste

Publié le 1er-12-2015

Source : http://www.humanite.fr

Auteur : AUDREY LOUSSOUARN

« Le collectif GPS, à Toulouse, 
prend les devants pour combler les manquements de l’État.

La création du Groupement pour la défense du travail social (GPS) est partie d’un ras-le-bol. Celui de ces travailleurs sociaux de Toulouse de voir de plus en plus de mineurs à la rue, sans solution d’hébergement. «  On en a eu marre de ne pas avoir les moyens de respecter notre mission de service public, donc, on se les est donnés  », explique Virginie, une des membres. Et pour cause, le chiffre des refus d’hébergement d’urgence, auprès du 115 Haute-Garonne, varie entre 80 et 95 % sur le total des demandes. Un pourcentage exorbitant… et même sous-estimé. «  Le 115 pousse les sans-abri à appeler régulièrement pour qu’ils soient visibles. Seulement, beaucoup se découragent et ne sont pas comptabilisés. Sans parler de ceux qui n’arrivent pas à joindre des agents. Par manque de personnel, on ne recense que 10 % de décrochés  », confirme-t-elle.

Depuis quatre ans, le collectif réquisitionne bâtiment sur bâtiment, pour pallier ce manquement, en dialoguant étroitement avec la mairie et la préfecture pour faire «  reconnaître ce droit commun  » inscrit dans la loi. Et pour ne rien arranger, un phénomène nouveau est apparu : une quinzaine de mineurs isolés étrangers se retrouvent à la rue. Pourquoi ? Aux demandes de tests osseux, le procureur annonce, depuis un mois et demi, un non-lieu quasi systématique. L’attestation est pourtant nécessaire pour qu’ils soient accueillis soit par les foyers de l’aide sociale à l’enfance (ASE), pour les mineurs, soit par les foyers d’urgence, pour les majeurs. Sans ratification officielle, le conseil départemental n’a aucune obligation de prise en charge. Le sentiment d’impuissance, au 115, est lourd : «  On les oriente vers des associations juridiques pour pousser à un positionnement, explique Virginie. Seulement, ça prend du temps. En attendant, ils peuvent rencontrer le procureur de garde au commissariat pour obtenir un placement pour une nuit. Et le lendemain, rebelote.  »

Toulouse avait un gros point noir : celui d’avoir un retard de 600 places sur la moyenne nationale. Des centaines de places en foyer se sont créées et les prises en charge à l’hôtel, en attendant un placement, sont passées de 20 à 80 ménages. La préfecture a reconnu le manque de moyens mais «  cela reste largement insuffisant, une quarantaine de ménages avec enfants sont aujourd’hui sans solution  », dit Virginie. Faute de places, le 115 se concentre sur le public le plus fragile. Et pour les autres… «  Certains hommes isolés n’ont pas obtenu de places depuis six à huit mois. Imaginez les conséquences 
en termes de dégradations !  » »

Voir en ligne : http://www.humanite.fr/toulouse-le-...