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L’UNICEF alerte sur la situation des mineurs réfugiés et isolés

Publié le 18-05-2017

Source : www.telerama.fr

Auteur : Juliette Bénabent

« A quelques jours du prochain G7 en Sicile, l’ONG publie un rapport ce jeudi 18 mai destiné à alerter les dirigeants mondiaux réunis à Taormina sur l’effroyable condition des enfants migrants de plus en plus livrés à eux-même et à la violence, la maltraitance et l’exploitation.

De plus en plus seuls, de plus en plus vulnérables, de plus en plus nombreux : tels sont les enfants et adolescents réfugiés ou migrants, fuyant conflits, catastrophes, violences ou misère. L’UNICEF publie ce jeudi 18 mai un terrible rapport intitulé Un enfant est un enfant : protéger les enfants réfugiés et migrants de la violence, de la maltraitance et de l’exploitation. A quelques jours de la réunion du G7 qui se déroulera les 26 et 27 mai en Sicile, à Taormina, l’ONG entend alerter l’ensemble des pays sur une situation qui semble inexorablement s’aggraver.

« Un enfant qui se déplace seul, c’est déjà un enfant de trop. Un nombre alarmant d’enfants est pourtant dans ce cas aujourd’hui et nous, en tant qu’adultes, ne parvenons pas à les protéger », affirme Justin Forsyth, directeur général adjoint de l’UNICEF.

En cinq ans, le nombre des jeunes déplacés et isolés a plus que quintuplé

En 2015-2016, note le texte, au moins 300 000 enfants non accompagnés ou séparés de leur famille ont été enregistrés dans 80 pays, ce qui représente une multiplication par cinq de ce nombre par rapport à la période 2010-2011. L’ONG souligne que le nombre réel de ces jeunes déplacés et isolés est sans aucun doute bien plus élevé. L’Europe, sur la même période, a enregistré 170 000 demandes d’asile émanant de mineurs, tandis que 100 000 enfants non accompagnés ont été appréhendés à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Souvent séduits par des perspectives d’émancipation et de développement économique vantées par les réseaux sociaux, ces jeunes fuient également des situations de guerre, des violences domestiques, ou des mariages ou enrôlements forcés. Et de plus en plus, ils se déplacent seuls, soit dès leur départ, soit parce qu’ils se sont séparés de leur famille au cours de leur périple. C’est particulièrement le cas lors de la traversée de la Méditerranée : 92 % des enfants arrivés en Italie en 2016 étaient non accompagnés, contre 75 % en 2015, indique le rapport. Une grandie partie de ces jeunes a témoigné, selon l’OIM (Organisation internationale pour les migrations), avoir été victime de rétention ou travail forcé au cours du voyage. La pauvreté des filières d’émigration légale pour les mineurs les pousse dans les bras de passeurs qui, pour près de 20 % d’entre eux selon l’UNICEF qui cite Europol, ont des liens avec des réseaux de traite des êtres humains, en vue d’esclavage ou de commerce sexuel. L’ONG estime que sur la totalité des personnes victimes de traite d’êtres humains dans le monde, environ 28 % sont des enfants.

Déracinés, exploités, ces enfants ont si peur des autorités des pays où ils se trouvent qu’ils ne cherchent souvent pas d’aide. Des cas d’automutilation ont été signalés, en particulier dans les camps en Grèce.

“Chacun a un rôle à jouer dans l’accueil des enfants déracinés dans nos villes et nos communautés…” UNICEF

Devant ces chiffres effroyables, l’UNICEF rappelle avec force que « la Convention relative aux droits de l’enfant [adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 20 novembre 1989, ndlr] protège tous les enfants, partout. Tous, indépendamment de leur statut légal, de leur nationalité ou apatridie, ont le droit d’être protégés. » Leur vulnérabilité extrême et leurs besoins spécifiques avaient d’ailleurs été reconnus par les dirigeants mondiaux quand ils ont adopté la Déclaration de New York pour les réfugiés et migrants, en septembre 2016.

L’UNICEF exige donc un plan d’action des dirigeants rassemblés à Taormina. Il concerne notamment l’augmentation des voies légales et sécurisées de migration pour les enfants et adolescents, ainsi que la fin de toute détention les concernant – à travers le développement d’alternatives comme les placements en foyer ou en famille d’accueil. L’ONG appelle les gouvernements du monde à fournir à tous les enfants l’accès à l’école, à la santé, à un hébergement, et à préserver l’unité des familles migrantes. Elle met aussi l’accent sur la responsabilité individuelle : « Chacun a un rôle à jouer dans l’accueil des enfants déracinés dans nos villes et nos communautés », écrit-elle, appelant « les dirigeants locaux, les groupes religieux, les ONG, les médias et le secteur privé à aider à combattre la xénophobie. »

Dès ce 18 mai et jusqu’au G7, une vaste campagne d’information et de sensibilisation est lancée sur les réseaux sociaux. Consacré principalement à l’économie mondiale, la politique étrangère, la sécurité des citoyens et la viabilité environnementale, ce sommet mondial est présidé par l’Italie qui l’a placé sous le thème « Jeter les bases d’une confiance renouvelée ». Un défi croissant pour le monde, qui a promis en 1989 protection à tous ses enfants. »

Voir en ligne : http://www.telerama.fr/monde/l-unic...