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Publié le 6-04-2017
Source : www.rue89lyon.fr
Auteur : Audrey Chabal
« C’est la première fois en Europe qu’une telle loi sur la protection des mineurs étrangers non accompagnés est votée. Ils sont près de 26 000 à avoir débarqués seuls en Italie en 2016.
Les enfants et les jeunes mineurs isolés qui arrivent en Italie sans famille ne pourront pas être renvoyés. Ils devront recevoir les mêmes droits que les jeunes européens de leur âge. C’est le sens de la loi sur « la protection des mineurs étrangers non accompagnés » adoptée définitivement mercredi 29 mars par la chambre des députés en Italie. 375 pour, 13 contre (la Ligue du Nord) et 41 abstention.
Que propose la loi ? Une prise en charge adaptée.
– La loi part du principe qu’une marge d’erreur de plus ou moins deux ans est possible avec les tests osseux (poignet et main) controversés. Cela ne suffit donc plus à établir l’âge.
– la loi oblige la présence d’un médiateur culturel durant la procédure (très présents en Italie, les médiateur sont des personnes arrivées en Italie depuis plusieurs années et qui ont suivi une formation. Ces travailleurs sociaux s’adressent directement aux migrants dans leur langue, et connaissent le pays.)
– l’évaluation se fait dans une structure sanitaire désignée par un juge, et par une équipe pluridisciplinaire (dont le médiateur)
– l’enfant doit être tenu informé et consentir aux tests
– il s’agit d’examens auxologiques (voir le développement staturo pondéral) « utilisant les méthodes les moins invasives possibles et respectueuses de l’âge présumé, du sexe et de l’intégrité physique et psychique de la personne. »
– s’il reste des doutes sur la minorité (en prenant en compte la marge d’erreur de plus ou moins deux ans), la minorité est présumée.
– dans le rapport, la marge d’erreur doit obligatoirement apparaître (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui)
– enfin, le jeune migrant doit recevoir la notification de l’évaluation de son âge dans une langue qu’il comprend et d’une manière adaptée à son âge
[...]
25 846 mineurs isolés sont arrivés en Italie en 2016
Paolo Gentiloni, chef du gouvernement italien, a salué « un choix de civilisation, pour la protection et l’intégration des plus faibles. »
L’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Save the children est allée dans le même sens :
« L’Italie peut se dire fière d’être le premier pays d’Europe à se doter d’un système organique qui considère les enfants migrants avant tout comme des enfants ».
Plusieurs ONG, dont Save the children, la section italienne d’Amnesty International et Caritas, travaillaient depuis trois ans à l’approbation de cette loi, déjà votée par le Sénat. Une loi organique, relative à l’organisation et au fonctionnement des pouvoirs publics. En 2013, lors de la présentation du projet de loi, les mineurs isolés n’étaient que 7000 à débarquer sur les côtes italiennes. En 2016 selon le ministère de l’Intérieur, 25 846 mineurs non accompagnés sont arrivés en Italie, plus du double par rapport aux 12 360 arrivés l’année précédente.
Ces mineurs isolés représentaient 14 % du total des arrivées en Italie en 2016. Or, au bord de l’implosion, le système d’accueil italien n’a pas toujours proposé des solutions adaptées pour ces enfants.
Selon Save the children, plus de 6000 auraient même disparus. Des fugues, souvent pour rejoindre des proches dans d’autres pays d’Europe, qui exposent les mineurs aux réseaux mafieux, criminels ou de prostitution. Inquiétant selon l’ONG, les jeunes femmes sont de plus en plus nombreuses à arriver seules en Italie. »
Voir en ligne : http://www.rue89lyon.fr/2017/04/05/...