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Mineurs étrangers isolés. Le coup de gueule des associations

Publié le 25-02-2017

Source : www.letelegramme.fr

Auteur : Rémy Quéméner

« Jeudi soir, une vingtaine de représentants d’associations accompagnant les mineurs isolés étrangers a décidé de taper du poing sur la table pour dénoncer les conditions d’accueil de bon nombre d’enfants. Une dizaine d’entre-eux, à la rue, ont même dû être accueillis par un réseau de familles bénévoles. « Un enfant à la rue, c’est déjà trop. Aujourd’hui, à Vannes, la situation est inquiétante. On voit de plus en plus de mineurs à la rue alors qu’on se démène pour les aider. Ça fait vraiment mal ». Réunis à la Maison des associations, jeudi soir, une vingtaine de représentants des associations accompagnant l’accueil des mineurs étrangers isolés (MIE) dans le pays de Vannes ont décidé de pousser un coup de gueule collectif. Leur courroux porte sur plusieurs aspects de l’accueil mis en place pour les mineurs étrangers isolés.

Une évaluation jugée « arbitraire »

En premier lieu, l’évaluation menée par l’Aide sociale à l’enfant (ASE), qui dépend du conseil départemental. Une évaluation, jugée par les associations « arbitraire », qui doit définir si, oui ou non, le réfugié est mineur. « On demande à ces jeunes, âgés pour certains de 14 ou 15 ans et qui ont fait des milliers de kilomètres, des justificatifs d’identité qu’ils n’ont pas toujours sur eux », explique une responsable d’association. En 2015, suivant un rapport du conseil départemental, le Morbihan a accueilli 101 nouveaux mineurs étrangers isolés : 45 ont été évalués mineurs et pris en charge par le département ; 56 autres sont sortis du système. Au 31 décembre 2015, 108 mineurs isolés étrangers étaient pris en charge par le département.

Ni majeur, ni mineur

« Le problème de cette évaluation, c’est que la personne est déclarée mineur ou non mineur. Mais pas majeur, car en attente de prouver sa minorité, explique une référente de RESF (Réseau éducation sans frontière). Ça veut dire que le jeune se retrouve dans une espèce de " No man’s land " administratif. Il ne dispose d’aucune aide en tant que mineur, ni en tant que majeur (hébergement, aide financière...) ». Et les jeunes écartés se retrouvent parfois à la rue. Si un comptage est difficile à mener, un chiffre est avancé : dix. Ils sont une dizaine à avoir été recueillis, par un réseau de familles bénévoles. « Cette situation ne devrait même pas avoir à exister mais c’est tellement désolant, râle l’une des responsables d’association. C’est une situation d’urgence mais ce n’est pas pérenne. Un mineur dans la rue, c’est ce qu’il y a de plus dangereux : il est livré à tous les dangers ».

24 enfants à l’hôtel

Mais il n’y a pas que cette situation incongrue qui irrite au plus haut point les associations. Celle de certains mineurs isolés qui sont logés dans un hôtel et insuffisamment encadrés. « Actuellement, ils sont 24 à Vannes. Le conseil départemental assure le gîte et le couvert mais c’est un minimum, ajoute un bénévole. Certains, arrivés depuis plusieurs mois, n’ont pas accès à l’éducation, ce qui est pourtant un droit fondamental de l’enfant, ni même à la possibilité de voir un médecin. Même le fait que les enfants soient un par chambre à l’hôtel, ce n’est pas bon psychologiquement, eux qui ont traversé des épreuves. Et financièrement, je ne crois pas que ce soit la meilleure solution non plus » »

Voir en ligne : //www.letelegramme.fr/morbihan/vann...