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Mineurs à la rue en Seine-Maritime : passe d’armes entre les associations et le Département

Publié le 4-11-2016

Source : www.tendanceouest.com

Auteur : L.D.

« Ils étaient une cinquantaine de militants réunis ce jeudi 3 novembre 2016 rue de Crosne, à Rouen (Seine-Maritime), devant les locaux de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), dépendante du Département, pour réclamer la "mise à l’abri d’urgence" de la vingtaine de mineurs isolés actuellement à la rue. Eux aussi étaient présents.

Ils sont une dizaine ce jeudi 3 novembre 2016 rue de Crosne, à Rouen (Seine-Maritime) devant les locaux de l’ASE, service dépendant du Conseil départemental. Eux, ce sont ceux que l’on appelle les mineurs non accompagnés ou mineurs isolés. La loi stipule que dès leur arrivée, ils doivent être mis à l’abri. Or, selon Médecins du Monde, une vingtaine dort actuellement dehors.

"Je suis un enfant, je réclame mon droit"

Ce jeudi midi, autour de la cinquantaine de militants soutenant leur cause, ces mineurs se sont mobilisés. Ils hissent des pancartes devant leurs visages. Les messages inscrits sont limpides : "Je suis un enfant sans abri. Je ne suis pas scolarisé. Je suis sans famille, mais j’ai la France. Je suis un enfant comme les autres, je réclame mon droit", peut-on lire sur l’un. "Je suis illettré mais je ne suis pas bête. Je suis sans métier mais je ne suis pas fainéant. J’ai besoin d’aller à l’école", dit un autre. Un troisième indique être venu en France "pour aller à l’école, pour une formation professionnelle et ensuite travailler. La France, pays d’égalité et de fraternité". Les trois souhaits reviennent en boucle : hébergement, scolarisation, travail.

"La mise à l’abri, une urgence vitale"

Les associations – Médecins du Monde, la Cimade, la Ligue des Droits de l’Homme… - rappellent que "tout jeune mineur isolé, étranger ou pas, doit être accueilli dès son arrivée par l’ASE". Et d’enchaîner : "Nous réitérons notre demande au président du Conseil départemental : nous souhaitons une mise à l’abri d’urgence, c’est une demande vitale. S’ils ne sont pas hébergés, ils ne peuvent avoir de référent légal et ne peuvent être scolarisés. Les jeunes se désespèrent. Mais 30 places, cela doit se trouver !"

La réponse du Département

De son côté, le Département préfère mettre en avant d’autres chiffres : "Le Département prend toute sa part à l’effort de solidarité nationale et internationale en prenant en charge actuellement, par l’intermédiaire de l’ASE, 200 mineurs non accompagnés et 50 jeunes majeurs". Le Conseil départemental précise également qu’une partie des jeunes mineurs de Calais accueillis mercredi 2 novembre 2016 en Seine-Maritime "pourraient être durablement confiés à l’ASE" dans un futur proche.
Enfin, la collectivité précise les critères préalables à la mise à l’abri des mineurs non accompagnés : "L’évaluation rigoureuse de la minorité, de l’isolement et du danger ; la mise à l’abri conditionnée à la vulnérabilité réelle des personnes et priorisée en fonction du degré de vulnérabilité et des places disponibles". Et si certains jeunes "restent durablement sans solution de prise en charge par l’ASE", c’est parce qu’il y a, selon le Département, des "doutes persistants sur leur identité et après vérification par les services de police". »

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