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Comment va se dérouler l’évacuation de la « jungle » de Calais

Publié le 21-10-2016

Source  : www.lefigaro.fr

Auteur : Christophe Cornevin

«  L’opération qui se veut « résolument humanitaire » va durer au moins une semaine. Dès ce lundi matin, une soixantaine de bus achemineront une partie des 6486 migrants recensés vers 287 centres d’accueil disséminés à travers toute la France. Quelque 1250 policiers et gendarmes seront mobilisés.

Après de longues semaines de préparation, l’évacuation de la « jungle » de Calais a commencé lundi peu après 6 heures, avec l’arrivée des premiers migrants au point de rassemblement fixé par les autorités. Ces femmes et ces hommes se sont présentés avec valises et baluchons devant le hangar servant de quartier général à l’opération. Cette dernière, qualifiée de « résolument humanitaire » au ministère de l’Intérieur, est d’une envergure tout à fait exceptionnelle. Elle vise à extraire du campement de fortune et mettre à l’abri 6486 migrants selon le dernier recensement déclaratif, dont 1291 mineurs et 300 personnes vivant dans des familles de taille modeste comptant en moyenne un enfant. Dès dimanche, les maraudes s’étaient intensifiées dans la « Lande » pour inviter ses occupants à rejoindre à partir du lendemain les « sas » organisés pour leur départ.

Répartis dès lundi matin en quatre files reconnaissables par des pictogrammes séparant les adultes, les mineurs étrangers isolés, les familles et les personnes isolées, les migrants vont se voir chacun proposer le choix entre deux régions de destination.

Porteurs d’un bracelet correspondant au code couleur de chaque région correspondant, ils seront identifiés de manière là encore déclarative par des agents de la sécurité civile avant de monter dans des bus de cinquante places qui les emmèneront vers leur destination désignée.

Une noria de bus géolocalisés vers les régions

Le premier jour, la noria sera composée de soixante bus, puis de 45 bus les jours suivants. Le nombre des autocars, tous géolocalisés pour connaître leur progression en temps réel, ira ensuite decrescendo à mesure que la Lande se videra. Dans chaque bus, deux « volontaires » accompagnateurs veilleront sur les passagers et des dispositifs légers de policiers et de gendarmes seront présents dans des zones d’arrêt jalonnant le parcours.

« L’idée est d’avoir au départ le maximum de fluidité pour éviter tout effet de bousculade susceptible de venir de ceux qui auraient peur de ne pas pouvoir partir », confiait au Figaro dès vendredi dernier Didier Leschi, directeur général de l‘Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).

Tous les migrants majeurs seront invités à rejoindre les centres d’accueil et d’orientation (CAO). C’est-à-dire 287 structures ad hoc situées dans 84 départements qui devraient en théorie offrir une capacité de 7500 places où chaque personne se verra proposer un accompagnement sanitaire, juridique et social personnalisé. Le coût d’une place est estimé à 25 euros par migrant et par jour.

Les mineurs seront quant à eux mis à l’abri dans un centre d’accueil provisoire de Calais composé d’Algecos pendant une quinzaine jours le temps que leur dossier soit instruit. Des négociations sont semble-t-il avancées entre Paris et Londres pour qu’un nombre significatif de mineurs, en particulier les plus vulnérables et ceux ayant des attaches familiales, puissent rejoindre la Grande-Bretagne.

150 activistes « no borders » en embuscade

Les 1200 policiers et gendarmes mobilisés pendant l’opération veilleront quant à eux à éviter des ruées et d’éventuels pugilats au moment de rejoindre les bus, à garantir le calme pendant la distribution des repas et à tenir à distance les militants « no borders » en embuscade. Potentiellement violents, très organisés et hostiles à l’opération, ces activistes notamment anglais et français sont, selon le ministère de l’Intérieur, 150 à s’être rassemblés dans le secteur depuis le week-end dernier.

L’évacuation devrait durer entre une semaine et dix jours, sachant que le « nettoyage » des déchets ainsi que la déconstruction du bidonville se feront au fur et à mesure des parcelles évacuées.

Le prix total du démantèlement, toujours à risques et encore soumis à des aléas, ne peut être estimé.

Voir en ligne : http://www.lefigaro.fr/actualite-fr...