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Dans le quotidien des mineurs migrants du Cher

Publié le 20-10-2016

Source : www.leberry.fr

Auteur : Melinda Pawlak

« Après deux mois et demi d’activité, le dispositif d’accueil des jeunes mineurs non accompagnés a été inauguré hier matin. Rencontre avec ceux qui le font vivre et avec deux des jeunes en question.

Dans l’espace collectif du foyer de l’association Saint-François, de jeunes garçons se détendent dans les fauteuils, face à l’écran de télévision. Parmi eux, S., un Guinéen de 17 ans. Après avoir passé plusieurs mois au foyer départemental de l’enfance d’Asnières, le jeune homme est arrivé il y a tout juste une semaine à Bourges.

Quarante jeunes accueillis

Comme quarante autres jeunes mineurs et majeurs non accompagnés (anciennement mineurs isolés étrangers), S. est pris en charge par le dispositif Cher JeuMiNA (jeunes mineurs non accompagnés), né de l’union de deux associations berruyère suite à l’appel à projet lancé par le conseil départemental : Saint-François et Tivoli initiatives. »

« Les jeunes mineurs non accompagnés sont confiés au Département sous le volet de la protection de l’enfance et étaient jusqu’alors hébergés dans des maisons de l’enfance, des centres sociaux ou des familles d’accueil, explique Sophie Bertrand, vice-présidente du conseil départemental en charge de l’enfance et de la famille. Aujourd’hui, ils ont enfin une structure qui leur est dédiée. »

Le niveau de français de S. n’a pas encore été évalué, mais il aspire déjà à « apprendre la langue française et les mathématiques ». Selon Sébastien Jacquelin, maître de maison pour Cher JeuMiNA, « l’ambiance ici est très appréciable ». « On ne se connaît pas mais on parle entre nous et on essaye de se rapprocher », souligne S.

« Ici, ils ne sont pas tous francophones. Ils ont encore besoin d’un adulte car ils pourraient rapidement se retrouver bloqués face à une situation anodine à cause de la barrière de la langue », explique Sébastien Jacquelin, qui remplit ce rôle de veilleur.

Cher JeuMiNA dispose d’un deuxième maître de maison, de deux éducateurs coordinateurs et d’une conseillère en insertion professionnelle, qui œuvrent au quotidien pour aider les jeunes à recouvrer une certaine autonomie.

Leur priorité : apprendre le français

Dix jeunes sont accueillis à Saint-François, tandis que les trente autres vivent à l’espace Tivoli. C’est le cas de M., 16 ans, lui aussi d’origine guinéenne, qui a rejoint le dispositif Cher JeuMiNA dès sa création, le 1er août dernier, après avoir passé sept mois en famille d’accueil à Vierzon.

« Les choses que je voudrais faire avancent un petit peu », confie-t-il. Son objectif ? « Entrer à l’école et apprendre à cuisiner. »

M. fait partie de la quinzaine de jeunes mineurs non accompagnés à ne pas encore être scolarisés, en cours d’évaluation. Il devrait entrer à l’école après les vacances de la Toussaint et se dit « impatient ». Il renforce quotidiennement son français lors des ateliers proposés par le dispositif et d’autres associations (Accueil et promotion, C’est possible autrement…) « Je parlais un peu français au pays, mais je me suis amélioré depuis que je suis ici », sourit le jeune homme.

En attendant d’être scolarisé, M. et ses camarades participent activement aux activités proposées : visites des lieux culturels, d’entreprises, d’écoles… « Tout est fait pour qu’ils puissent s’intégrer sous toutes les formes et le mieux possible à notre société », explique la conseillère en insertion professionnelle, Virginie Metenier. »