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Calais : rejet de la requête des associations contre le démantèlement de la « jungle »

Publié le 18-10-2016

Source : www.lemonde.fr

Auteur : Maryline Baumard

« Onze associations estimaient que la précipitation dans laquelle s’organise le démantèlement ne garantirait pas un traitement humain aux migrants.

Le démantèlement de la « jungle » de Calais pourra commencer lundi 24 octobre. Le tribunal administratif de Lille vient de rendre son jugement, par lequel il rejette la requête déposée par un collectif de onze associations.

Toutes estimaient que la précipitation dans laquelle s’organise le démantèlement de la « jungle » de Calais ne permettra pas de garantir un traitement humain à chacun des migrants qui campent dans ce bidonville du Pas-de-Calais. Cette évacuation n’était donc pas contestée sur le fond, mais sur la forme.

Les habitants du bidonville et les associations souhaitaient donc « obtenir que différentes mesures de protection soient prises, sans délai, par l’autorité préfectorale au bénéfice des occupants de la partie nord du bidonville dit de “la Lande” de Calais » et demandaient la suspension « de la décision par laquelle la préfète du Pas-de-Calais décide de procéder à l’expulsion des occupants » de cette zone.

Soutien du Défenseur des droits

Face au rendu du jugement, les signataires du référé ont regretté publiquement cette décision, qu’ils n’estiment pas en ligne avec les conclusions du Défenseur des droits, Jacques Toubon et du Conseil de l’Europe. « Nous avons eu le soutien du Défenseur des droits dans cette procédure, qui par ailleurs s’inscrit dans le droit fil du rapport du Conseil de l’Europe en date du 12 octobre 2016 qui appelle les autorités françaises à rendre publique sans délai leur stratégie dans la perspective de la fermeture du camp et garantir le respect des droits fondamentaux des exilés », rappellent-ils dans un communiqué.

De son côté, le gouvernement, lui, a fait entendre sa satisfaction, rappelant par voie de communiqué que « la France est un grand pays. Son histoire, sa tradition et ses valeurs commandent que des solutions adaptées soient proposées à ces hommes, femmes et enfants qui ont été jetés sur les chemins de l’exil par les guerres et les persécutions, et qui ont gagné Calais dans l’illusion d’un passage au Royaume-Uni que leur ont promis des acteurs cyniques de la traite des êtres humains ». il s’est par ailleurs réjoui que « cette décision » le conforte « dans sa démarche humanitaire et sa détermination à engager le démantèlement du campement de la Lande dans les meilleurs délais et avant la période hivernale et a renouvelé là « son engagement à ce que chaque personne présente sur la « Lande » de Calais, au terme d’une information claire, se voie proposer une mise à l’abri humanitaire sur notre territoire dans le respect de ses droits établis, et un accompagnement correspondant à sa situation individuelle. »

Même si aucune date officielle n’est annoncée par le ministère de l’intérieur pour ce démantèlement, un faisceau concordant d’indices montre qu’il aura lieu à compter de ce lundi 24 octobre.

Environ 7 000 personnes

Un peu moins de 7 000 migrants, majoritairement soudanais et afghans, vivent dans la « jungle » de Calais, avec parmi eux 1 300 mineurs dont le sort n’est pas réglé. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, fait pression sur la Grande-Bretagne pour qu’elle les accueille. Mais cette dernière répond par des autorisations de venues délivrées au compte-gouttes.

La ministre du logement, Emmanuelle Cosse, a, quant à elle, promis qu’une solution serait proposée pour chaque jeune.

Pour les adultes, le nombre de places trouvées en centre d’accueil et d’orientation (CAO) ailleurs en France devrait suffire, même si cette évacuation oblige les autorités à faire retarder l’ouverture du camp humanitaire parisien. La mise en fonctionnement de ce dernier nécessitera en effet d’autres places en CAO.

Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/immigration-e...