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Vannes. Mineurs étrangers : la plateforme à plein régime

Publié le 11-10-2016

Source : www.letelegramme.fr

Auteur : Laurent Guenneugues

« La plateforme MIE (Mineurs isolés étrangers) de Vannes a ouvert en septembre 2015. 30 jeunes y sont accompagnés, avec beaucoup de réussites à la clé. Financée par le conseil départemental du Morbihan, elle est gérée par les Apprentis d’Auteuil. Bilan après un an de fonctionnement.

« Ils sont là pour se construire et pour se reconstruire, explique Anne Valla, la responsable de la plateforme MIE. Ils ont pour la plupart vécu des traumatismes lors de leur exil. Certains ont été emprisonnés, d’autres ligotés. L’un d’entre eux a même eu des balles dans la jambe. Et puis, il y a le déracinement ».

Eux, ce sont les 30 jeunes qui sont accompagnés par la plateforme MIE de Vannes, située rue Closmadeuc. 28 garçons et deux filles, qui sont logés dans six appartements loués à Vannes (en colocation à trois ou quatre) ou dans un Foyer de jeunes travailleurs. La majorité vient d’Afrique subsaharienne, mais il y a aussi un Indien, un Pakistanais et un Bangladais (lire son témoignage ci-dessous). La plateforme affiche actuellement complet et c’est parti pour durer : « Dès qu’il y a une sortie, on a une entrée ».

En treize mois d’existence, 28 jeunes sont sortis de la plateforme de Vannes, dont deux parce qu’ils étaient majeurs. L’un est en contrat d’apprentissage au restaurant La Source. Autonome, il peut désormais payer son logement. Les 26 autres ont été orientés dans des formations professionnelles et sont désormais pris en charge par la Maison d’enfants à caractère social (MECS) de Priziac, près de Gourin. C’est l’autre structure financée par le conseil départemental qui peut accueillir des mineurs isolés étrangers, 58 exactement.

Trois types de cursus différents

Sur les 30 jeunes accompagnés à Vannes, dix sont en contrat d’apprentissage : « Les commerçants et les restaurateurs jouent bien le jeu en acceptant d’en prendre », souligne Anne Valla. Dix autres étudient en lycée professionnel (à Jean-Guéhenno, à Locminé ou comme internes à Pontivy). Les dix derniers apprennent les subtilités de la langue de Molière dans la classe Français langue étrangère du collège Jules-Simon, et dans celle de Mission de lutte contre le décrochage scolaire au lycée Lesage. « Les délais sont courts avant qu’ils ne deviennent majeurs, précise Anne Valla. Il faut donc rapidement qu’ils apprennent à lire, écrire et compter, pour qu’ils puissent s’insérer dans une formation professionnelle ».

Les premiers résultats sont encourageants, avec notamment 100 % de réussite à l’Attestation scolaire de sécurité routière niveau 2. Des jeunes ont passé avec succès le Diplôme d’études de langue française (DELF), le certificat général ou le Brevet des collèges série professionnelle : un Ivoirien arrivé en février dernier a même obtenu en juin la mention TB avec une moyenne de 17,5 sur 20. « Ça montre à quel point ils sont volontaires pour réussir ».

Cinq salariés et une dizaine de bénévoles

La plateforme compte cinq personnels : la responsable et quatre éducateurs qui ont chacun leur domaine de prédilection (la santé ; la scolarisation et les formations ; l’administratif et les régularisations ; la vie quotidienne, les loisirs et la culture). Les jeunes sont aussi aidés par une dizaine de bénévoles qui assurent du soutien scolaire et les accompagnent lors de sorties. Cet été, ils sont notamment allés au Puy-du-Fou ou faire une virée en sinago sur le golfe. Lors des prochaines vacances, ceux qui ne savent pas nager auront des cours de natation à Vanocéa. D’autres apprennent à faire du vélo, le dimanche matin.

« Ce dispositif innovant, qui permet une grande souplesse, fait l’objet de beaucoup d’attentions, se réjouit Patrick Rougevin-Bâville, directeur Bretagne des Apprentis d’Auteuil. On a beaucoup de demandes émanant d’autres départements pour venir voir comment ça fonctionne ».

Saison des pluies : tous aux abris !

Un important travail est mené pour que les jeunes s’adaptent à leur nouvel environnement. Avec quelques savoureuses anecdotes : « Une fois, peu après leur arrivée, deux élèves n’étaient pas allés en cours parce qu’il pleuvait, raconte Anne Valla. Ils croyaient que c’était le début de la saison des pluies. Du coup, ils étaient allés faire des provisions pour deux mois et ils étaient rentrés chez eux, pensant que les cours reprendraient quand le soleil reviendrait ! ». »

Voir en ligne : http://www.letelegramme.fr/morbihan...