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Le parcours du combattant de ces mineurs arrivés du Mali, du Congo ou de Guinée dans la Nièvre

Publié le 6-09-2016

Source : Le Journal Du Centre

Auteur : Pierre Peyret

«  Actes civils à l’appui, l’administration ne reconnaît pourtant pas la minorité de jeunes migrants. Contraignant toutes démarches et tout projet de vie.

Les combats de la Cimade 58 sont nombreux. Christiane Pierdet, la présidente, et son équipe de bénévoles ne le savent que trop bien. Il y a la question des « Dublinais », référence à ces sans-papiers récemment expulsés à qui l’on avait refusé de déposer une demande d’asile car « soi-disant enregistrés » dans un autre pays européen.

Il y a aussi l’épais dossier des OQTF, ces obligations de quitter le territoire français adressées à des étrangers pourtant présents sur le sol français depuis des mois, des années. Et à qui l’on refuse désormais un titre de séjour.

« Le parcours du combattant, c’est vraiment le cas pour les mineurs » Enfin, il y a les MIE, les mineurs isolés étrangers. Un sigle de plus pour l’administration et des parcours de vie erratiques à décrypter pour les bénévoles nivernais.

« Le parcours du combattant, on en parle pour plein de migrants. Mais pour les mineurs, c’est vraiment le cas », résume Christiane Pierdet. Tout particulièrement pour ceux dont l’administration ne reconnaît pas la minorité.

Dans la Nièvre, ils seraient, selon la Cimade, une dizaine à se dire MIE. De jeunes migrants arrivés de Guinée, du Mali, de République démocratique du Congo et qui, malgré des actes civils attestant de leur minorité pour certains, se voient refuser l’accès à l’Aide sociale à l’enfance du Conseil départemental (*) et la protection qui en découle, à l’instar de l’accès à la scolarité ou aux soins.

« Il y a ce cas d’une jeune Congolaise arrivée à l’automne dernier à Nevers. La police conteste la façon dont elle a obtenu ses papiers, alors que du côté de Dijon, ils ont été authentifiés. Malgré tout, le juge de Nevers n’a pas reconnu sa minorité », explique Cécile Tanguy, bénévole de la structure.

« On ne sait pas si on fait bien »

Résultat ?? Elle a été hébergée en accueil de nuit par le 115 pendant plusieurs mois. Puis les membres de la Cimade lui ont finalement trouvé une place dans une fraternité dans l’agglomération neversoise. « Ceux qui sont reconnus mineurs sont pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. On n’a pas à s’en inquiéter », résume Christiane Pierdet. « Là, on ne sait pas si on fait bien. On effectue nos démarches pour ne pas les laisser à la rue. » Au cas par cas, la Cimade essaie de débloquer des situations, avec les moyens du bord. « La rencontre avec l’assistante sociale de l’Aide sociale à l’enfance se passe sans tierce personne, sans compte rendu de l’entretien. Si on avait un dossier ou autre, on pourrait les aider. Mais on n’a aucune trace de ce qui se passe », déplore-t-elle.

(*) Sollicité à plusieurs reprises pour faire le point sur la procédure autour de l’Aide sociale à l’enfance, le Conseil départemental n’a pas donné suite à nos appels. »

Voir en ligne : http://www.lejdc.fr/nievre/actualit...