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Ados migrants ballottés entre Nantes et Bordeaux

Publié le 26-08-2016

Source : Ouest-France

Auteur : Marylise Couraud

« Les réfugiés continuent d’affluer et se pose une nouvelle fois la douloureuse question de l’accueil des mineurs. Lundi 8 août, la scène s’est jouée devant le tribunal administratif de Nantes.

Adolescents, ils ont fui leur pays. L’un, la Guinée, l’autre, le Pakistan. Âgés de 17 et 15 ans, les garçons ont passé six nuits dehors, à Nantes. La Cimade, l’association qui vient en aide aux migrants, a rapidement tiré la sonnette d’alarme et saisi le tribunal administratif de Nantes.

Le problème n’est pas simple. Amandine Le Roy, qui défendait, hier, à la barre, les deux jeunes migrants, a qualifié la situation « d’incroyable imbroglio ».

En effet, ces garçons, que la route de l’exil a conduits jusqu’en Loire-Atlantique, ont été reconnus par le département comme mineurs. Après une évaluation sociale, un entretien d’une heure et l’examen de leurs actes de naissance, la collectivité, « qui a fait son travail », selon l’avocate, a considéré qu’ils devaient être pris en charge au titre de la protection de l’enfance, comme la loi l’impose.

Mais ce n’est pas dans un foyer nantais que les deux garçons ont finalement posé leurs sacs. Le Département, confronté à un afflux important de jeunes migrants (450 actuellement) a demandé au parquet de saisir la Cellule nationale de répartition des mineurs étrangers, censée mieux équilibrer l’accueil sur le territoire national.

Les ados ont été envoyés du côté de Bordeaux. Mais quelle ne fut pas leur incompréhension, quand le département de la Gironde a décidé de réévaluer leur situation. À l’issue d’un simple entretien, les mineurs sont devenus majeurs, aux yeux de leur nouvel interlocuteur. Une évaluation somme toute subjective.

Retour à la case départ

Retour à la case départ. Les ados reviennent à Nantes, frappent à la porte de la Cimade et dorment dans des squats.« Dans la mesure où ils sont dans le département, c’est à la Loire-Atlantique de les prendre en charge », martèle Amandine Le Roy. La collectivité se dit quant à elle liée à la décision bordelaise. Elle a tout de même fini par héberger les deux garçons à l’hôtel. Ils y sont depuis vendredi, le jour où le tribunal administratif a été saisi.

Hier, le juge des référés a donc jugé qu’il n’y avait pas à statuer en urgence puisque les deux garçons ont désormais un toit sur la tête. Certes provisoire.

« Le problème est politique, soupire l’avocate, qui connaît d’autres situations équivalentes. Il faudrait ne pas autoriser les départements à réexaminer la minorité des migrants quand elle a déjà été reconnue. » Et d’ajouter : « À chaque fois, c’est la même chose, tout le monde se renvoie la balle et ce sont les mineurs qui en pâtissent ». »

Voir en ligne : http://www.ouest-france.fr/pays-de-...