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Vernier s’oppose à un foyer pour mineurs

Publié le 6-07-2016

Source : Tribune de Genève

Auteur : Antoine Grosjean

«  Requérants d’asile Le Municipal a voté une résolution fustigeant le manque de concertation du Conseil d’Etat

Mauro Poggia a accompli une prouesse à Vernier : mettre tous les partis du Conseil municipal au diapason. Contre lui, en l’occurrence… Mardi dernier, le Délibératif a voté une résolution contre le projet du Canton d’installer un foyer pour requérants d’asile mineurs non accompagnés à Aïre, au milieu d’une zone de villas. Il ne manquait que la voix d’Ana Roch, qui s’est abstenue, pour que le texte obtienne l’unanimité des votes. La nouvelle présidente du MCG cantonal semblait ne pas vouloir jeter la pierre à « son » conseiller d’Etat.

Projet surdimensionné

En effet, c’est davantage Mauro Poggia que les jeunes migrants qui est visé par cette résolution, intitulée « La concertation n’est pas une option à bien plaire ». Principaux griefs des élus verniolans : la dimension du projet et la façon dont le ministre le gère. Alors qu’on parlait à l’origine d’une capacité de 120 places, le bruit a couru que la dernière mouture du projet en prévoyait 300.

« Quelle commune accepterait de recevoir d’un coup dix classes dans ses écoles ? lance Yves Magnin, du groupe PDC-PBD-VL. Toutes nos infrastructures sportives et socio-éducatives en seraient bouleversées et cela provoquerait le rejet de la population vis-à-vis de ces jeunes. » Et d’aucuns de rappeler que Vernier accueille déjà 600 requérants d’asile au foyer des Tattes.

Le Conseil administratif est aussi monté au créneau : « Le 14 juin, nous avons rencontré le directeur de l’Hospice général, Christophe Girod, relate le maire de Vernier, Pierre Ronget. Pour la première fois depuis septembre, nous avons enfin eu des informations sérieuses et précises. Le centre n’aura que 200 places et accueillera aussi des familles. Nous sommes sensibles au sort des réfugiés et conscients que le Canton a besoin d’une structure adaptée, mais ce projet n’est pas acceptable en l’état. » La Commune souhaite que l’on revienne au nombre de 120 places prévu au départ. D’autre part, elle demande un concept pédagogique clair pour l’intégration de ces migrants mineurs.

« Seigneurs syndics »

La venue du conseiller d’Etat à Vernier le 6 juin pour rencontrer les riverains n’a pas convaincu. « Donner une information quand un projet est déjà ficelé, je n’appelle pas cela faire de la concertation au sens prévu par la Constitution cantonale, fustige l’élu Vert Olivier Perroux. Cette manière de faire est systématique au Conseil d’Etat, on l’a déjà vu avec le projet du quartier de l’Etang. On en a marre des seigneurs syndics ! » Le Conseil municipal et l’Exécutif attendent désormais des réponses claires aux préoccupations des habitants. « Nous voulons une solution équilibrée et non pas imposée, résume Pierre Ronget. Nous ne sommes pas aux ordres de Monsieur Poggia ! »

Mauro Poggia s’étonne

Le conseiller d’Etat s’étonne de ces reproches : « Il y a déjà eu de nombreuses réunions entre la direction de l’Hospice général et le Conseil administratif de Vernier au sujet de ce projet », rétorque-t-il. Quant au projet pédagogique, s’il admet qu’il n’est pas encore abouti, Mauro Poggia estime qu’il reste du temps pour le peaufiner en attendant que le foyer soit construit. D’ailleurs, il appelle la Commune et les associations locales à s’impliquer davantage sur ce point. « L’Exécutif verniolan était invité à la séance du 6 juin, ajoute-t-il, mais aucun des trois magistrats n’est venu. Face à la pression de la population, la tentation est grande de donner le mauvais rôle à l’Etat. » »

Voir en ligne : http://www.tdg.ch/geneve/actu-genev...