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Les mineurs étrangers isolés mieux accueillis dans la capitale

Publié le 4-06-2016

Source : www.leparisien.fr

Auteur : Julien Duffé

« Rue du Moulin-Joly (XIe), hier. Anne Hidalgo a visité le nouveau dispositif d’évaluation des mineurs étrangers isolés, ouvert en janvier par la Croix-Rouge.

Ce vendredi, il est environ 14 h 30 lorsque Dadmil et Moussajah, 15 ans, poussent timidement la porte du 5, rue du Moulin-Joly (XIe), dans le quartier de Belleville. Nous sommes dans les locaux du nouveau dispositif d’évaluation des mineurs étrangers isolés (Demie 75). Un guichet d’accueil unique ouvert mi-janvier par la Croix-Rouge et qu’a visité ce vendredi la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo.

Ces deux Afghans ont 15 ans et viennent d’arriver à Paris après un périple de deux mois. « Ils ont fui la guerre et les Talibans ou Daech qui cherchaient à les recruter », souffle Rahim Loftollah, un des médiateurs interprètes de la Croix-Rouge. A l’image de ces deux adolescents, entre 200 et 250 jeunes sans papiers, en majorité Afghans, Algériens, Maliens et Soudanais, sont accueillis chaque mois au Demie 75.

Son rôle est de déterminer s’ils sont réellement mineurs et peuvent bénéficier d’un hébergement au titre de la protection de l’enfance (par la Ville de Paris ou d’autres départements français). L’an dernier, la capitale a ainsi accompagné 1 500 jeunes étrangers isolés (sur 8 000 à 10 000 en France).

La structure remplace en fait la Paomie (Permanence d’accueil et d’orientation des mineurs étrangers isolés), gérée pendant trois ans par l’association France Terre d’asile. Un dispositif critiqué pour ses insuffisances tant par les associations que par le Défenseur des droits au début de l’année dernière. Parmi les ratés du système, les délais de réponse qui pouvaient durer plusieurs semaines.

Systématiquement mis à l’abri

« C’est une activité sur laquelle on était en panne par manque de fluidité, reconnaît Anne Hidalgo. Les recommandations du Défenseur des droits nous ont été très utiles. » Désormais, les mineurs accueillis par la Croix-Rouge sont systématiquement mis à l’abri et bénéficient d’une réponse en deux semaines maximum.

Grâce à l’équipe pluridisciplinaire de douze salariés composée de médiateurs-interprètes maîtrisant plusieurs langues mais aussi d’une infirmière et d’une psychologue, l’évaluation est aussi plus fine, ce qui a permis de diviser par trois le recours aux très controversés tests osseux par les juges.

Celle-ci intervient le jour même pour les moins de 15 ans et dans les 5 à 10 jours pour les autres. Le jeune est alors interrogé sur son histoire, sa vie de famille, sa scolarité… Ses papiers sont examinés. « On doit évaluer son isolement, son parcours migratoire et sa minorité, ce qui est parfois très compliqué lorsque les jeunes ont entre 17 et 21 ans », reconnaît Tarek Al Samara, médiateur. Sur la base de cette évaluation, la direction de l’enfance de la Ville se prononce dans les 24 heures sur la minorité du demandeur. En cas de refus, ce dernier peut engager un recours gracieux ou saisir le juge des enfants. »

Voir en ligne : http://www.leparisien.fr/espace-pre...