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« Dramatique, toutes ces personnes à la rue »

Publié le 3-06-2016

Source : www.ouest-france.fr
Auteur : Jean-Michel Hansen

« Un nouveau directeur vient d’arriver à l’Abri de la Providence. Richard Gairy, 50 ans, évoque les multiples missions, dont le fameux 115. Outre l’urgence, il y a tout l’accompagnement social.

Rencontre

Richard Gairy était d’astreinte, lundi soir. Il a suivi la mission du 115. Vers 21 h, une famille a appelé. « Elle se trouvait à la rue, avec un enfant de 4 ans et madame enceinte de 5 mois. Une solution d’hébergement à l’hôtel a été trouvée, avec l’aide du conseil départemental. Heureusement que nous avons des solutions pour répondre à ce genre d’urgence. »

Un sourire éclaire le visage du nouveau directeur. Arrivé voici six semaines, il découvre encore les services et les fonctionnements de l’Abri de la Providence. Marié, père de deux enfants, il vient de Fontainebleau, où il était consultant dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, sanitaire et sociale.

Souci de l’autre

Passé par l’université de Nantes, pour un DESS de psychosociologie, et par Poitiers, à l’Institut d’administration des entreprises, il confie qu’il a toujours travaillé à l’aide et au soutien des personnes défavorisées, vulnérables. « J’ai le souci de l’autre. C’est un peu le fil conducteur de ma vie. Mais n’est-ce pas le cas de tout le monde ? »

Sourire en coin, il reconnaît que c’est plutôt le cas à Angers, contrairement à la région parisienne. « Les gens de l’ouest sont plus attentifs, plus polis, plus civiques », assure-t-il, heureux de revenir dans les Pays de la Loire. « Je suis né à Fontenay-le-Comte et je suis de retour dans ma région d’origine, dans un secteur d’activité qui m’intéresse. »

Il trouve « de plus en plus dramatique » de voir toutes ces personnes à la rue. « Cela augmente le sentiment d’injustice. On souhaite un autre destin et un autre mode de vie à ces gens-là. On aspire à ce que notre société fasse tout pour qu’il n’en soit plus ainsi... »

Suivi de jeunes étrangers

Logique d’évoquer la halte de nuit de la rue René-Rouchy, dans le quartier Saint-Serge, tant décriée. Il ne s’y est pas encore rendu. « L’association a longuement hésité mais y faire un peu d’accompagnement social, c’est mieux que rien », glisse-t-il, prudent. Il reconnaît toute l’ambivalence, l’ambiguïté « du peu qui est mieux que rien ».

L’Abri de la Providence s’engage davantage dans le suivi des deux cents mineurs isolés étrangers. « Nous les prenons en charge de façon globale : hébergement, nourriture, vêtements, démarches administratives, etc. »

Accueil de « Calaisiens »

Des bénévoles font du soutien scolaire. « Ces jeunes sont très demandeurs. Ils ont soif d’apprendre, de trouver un travail, de s’intégrer dans la société. Ils font preuve d’une volonté formidable, bluffante. »

Autre mission qui se déroule plutôt bien, l’accueil d’une bonne vingtaine d’étrangers venus de Calais et hébergés sur le site de l’Afpa, l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes, non loin de l’espace Anjou. « Nous les accompagnons dans leurs démarches de régularisation. Des cours de français sont assurés. Les premiers sont arrivés dans un état sanitaire assez délicat, avec des interventions chirurgicales à la clé. Aujourd’hui, ils vont mieux. »

Ainsi va la vie de l’Abri de la Providence, entre urgence et assistance. Richard Gairy en prend doucement la mesure, fort de son activité antérieure de consultant. « Les équipes sont efficaces et soudées. Ça me va bien. » »

Voir en ligne : http://www.ouest-france.fr/pays-de-...