InfoMIE.net
Informations sur les Mineurs Isolés Etrangers

Accueil > Actualités MIE > Calais : deux postes d’enseignants créés au centre d’accueil Jules-Ferry, pour (...)

Calais : deux postes d’enseignants créés au centre d’accueil Jules-Ferry, pour les jeunes migrants

Publié le 9-05-2016

Source : www.lavoixdunord.fr
Auteur : Olivier Pecqueux

« Dans deux semaines, au centre d’accueil de jour pour migrants Jules-Ferry, la scolarisation des enfants et mineurs isolés allophones sera assurée par l’Éducation nationale. Deux enseignants du premier degré sont en cours de recrutement.

Les candidats avaient jusqu’au 4 mai pour faire acte de candidature auprès de leur inspecteur de circonscription. Celui-ci, ensuite, doit transmettre les dossiers à la direction des services départementaux de l’Éducation nationale qui, sauf contretemps, fera son choix la semaine prochaine. Plusieurs candidats se sont manifestés. « L’appel à candidatures est clos, confirme Jean-Yves Bessol, inspecteur d’académie. La semaine prochaine auront lieu les entretiens avec pour objectif d’être opérationnels dans quinze jours. » Les délais sont courts et les enseignants qui seront retenus peuvent être des professeurs titulaires de leur poste, qui seraient alors mutés au centre Jules-Ferry à la mi-mai, et dont les postes actuels seraient confiés à des professeurs remplaçants.

La création de ces deux postes pour les jeunes migrants est un nouveau dispositif, pensé pour Calais et sa population multi-ethnique, « selon la volonté de la ministre de l’Éducation et de la préfète du Pas-de-Calais » précise Jean-Yves Bessol. La classe se fera dans un local du centre Jules-Ferry, où vivent des femmes et des enfants migrants depuis début 2015 . Les enfants et mineurs hébergés dans le camp d’accueil provisoire (CAP, c’est-à-dire les conteneurs) et ceux vivant dans la moitié nord de la « jungle » seront également les bienvenus.

Cette création vient combler un vide jusqu’alors compensé par l’engagement de bénévoles qui, dans la « jungle », avaient créé leurs propres classes. En février, une école pour enfants et adultes et une infirmerie avaient été inaugurées . Ce projet était porté par le Nigérian Zimako Jones, des bénévoles du collectif de l’école du chemin des Dunes et d’autres associations. Le démantèlement de la partie sud de la « jungle » un mois plus tard avait marqué un coup d’arrêt, l’école se retrouvant isolée. À l’époque, la préfète Fabienne Buccio avait dit son opposition à ce projet, affirmant travailler avec l’Éducation nationale à la mise en place d’un dispositif nouveau pour Calais.

Un mois et demi pour s’adapter

Combien d’élèves pourront être accueillis ? Des passerelles seront-elles possibles avec les écoles de Calais pour des projets communs ? Surtout, la population migrante étant par définition appelée à être en transit à Calais, comment les cours s’adapteront-ils à une classe dont les niveaux et les effectifs pourraient être constamment modifiés ? Conscient de ces difficultés, Jean-Yves Bessol se veut prudent : « Le dispositif sera souple. Il s’agit pour le moment de se frotter à la réalité pour voir si deux postes suffisent. Nous avons un mois et demi avant la fin de l’année scolaire pour bien appréhender la situation. » Avec pour objectif que l’Éducation nationale soit cent pour cent opérationnelle à la rentrée prochaine.

Deux profils de « super profs »

La fiche descriptive envoyée aux enseignants du premier degré voulant faire acte de candidature pour cette classe d’enfants et de mineurs isolés allophones indique bien que « le dispositif est transitoire et adapté à la situation migratoire calaisienne ». Parmi les activités, il est précisé entre autres que le professeur doit assurer « un enseignement intensif du français d’une durée hebdomadaire de neuf heures minimum dans le premier degré et de douze heures minimum dans le deuxième degré ».
Au chapitre des compétences requises, l’enseignant doit pouvoir se prévaloir d’un CV étoffé : « avoir une expérience d’enseignement de français à l’étranger ou à des élèves nouveaux arrivants en France ou avoir une expérience en lien avec des associations humanitaires ; avoir la certification en français seconde langue ; avoir une bonne connaissance des programmes de l’élémentaire et du collège ; avoir une solide expérience de l’apprentissage des langages fondamentaux et enfin savoir travailler en équipe et instaurer des relations avec des familles et des partenaires. » Dernier point et pas des moindres : les horaires seront sensiblement plus courts que pour une école classique, mais l’enseignant pourra être amené à travailler pendant les vacances scolaires.
 »

Voir en ligne : http://www.lavoixdunord.fr/region/c...