Calais : le Défenseur des droits s’inquiète pour les mineurs non accompagnés

Source : www.rfi.fr

« La semaine dernière, ils étaient 107 mineurs non accompagnés vivant dans la « jungle » de Calais, selon les autorités françaises. Des adolescents ayant fui leur pays et se retrouvant seuls sur le territoire français, aux portes du Royaume-Uni. Leur sort inquiète le Défenseur des droits. A ses yeux, la réaction des pouvoirs publics pour les protéger n’est pas suffisante.

Le premier avis du Défenseur des droits sur les mineurs non accompagnés date d’octobre dernier. Six mois et demi plus tard, il renouvelle sa recommandation principale. Marie Lieberherr, chef du pôle défense des droits des enfants chez le Défenseur des droits, rappelle la position de l’institution :
« Le Défenseur des droits appelle à une mise à l’abri sur le bidonville de Calais, c’est-à-dire de pouvoir assurer une protection immédiate à proximité pour arriver à accéder à ces mineurs non accompagnés - ce qui est un véritable défi aujourd’hui -, et donc de pouvoir ensuite les accompagner dans la préparation de leur projet et dans une véritable protection. »

Ce dispositif permettrait d’étudier la possibilité d’un regroupement familial au Royaume-Uni ou une protection en France. Il permettrait également de mettre en place un accompagnement éducatif. C’est là une autre recommandation du Défenseur des droits. Pour cela, l’instance préconise un renforcement de la coopération entre l’Etat et le Conseil départemental.

Ce dialogue a fait défaut jusqu’à présent, estime Marie Lieberherr : « Pour les mineurs non accompagnés, c’est effectivement notre constat : cette complexité de la situation et ce partage de responsabilités, qui doit s’organiser entre l’Etat et le Conseil départemental, a bloqué un certain temps l’évolution de la situation. »

S’il a mis du temps à se mettre en place, ce dialogue commence néanmoins à porter ses fruits : le centre d’accueil demandé devrait voir le jour. »