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À Calais, ces mineurs isolés qui refont leur vie

Publié le 12-04-2016

Source : www.la-croix.com

Auteur : Jean-Baptiste François

«  À Calais, 150 mineurs isolés étrangers pourraient prétendre à un regroupement familial en Grande-Bretagne, 200 autres pourraient être accueillis en France.

Pour rencontrer les mineurs isolés, dans le vaste campement de 1 500 places de Calais, il faut se rendre dans les conteneurs N° 40 et 42. À midi, Jawad (17 ans), Safi-Allah (13 ans) et leurs copains somnolent sur des lits superposés, pendant que Milad (10 ans) est déjà parti à la douche.

Ces jeunes Afghans se remettent d’une nuit à tenter de rejoindre l’Angleterre. Cette fois encore, la police les a délogés des camions. « Nous avons de la famille en Angleterre, rien ne pourra nous faire changer d’avis », explique Jawad. À Sheffield, dans le Yorkshire, une sœur et un oncle l’attendent, dit-il.

Le gouvernement britannique consent maintenant à procéder à quelques regroupements familiaux. Mais les rapprochements se font au compte-gouttes : 12 jeunes ont pu traverser légalement et 12 autres sont en bonne voie.

150 mineurs pourraient retrouver leurs parents

Alors que les autorités françaises et britanniques se rejettent la faute des lenteurs de procédures, Jawad et sa bande se font peu d’illusion. « Rien ne bouge. Pourtant, nous avons rempli des papiers », déplore-t-il.

Selon un décompte d’Anne Longfield, la commissaire des enfants en Angleterre, 150 jeunes de Calais pourraient retrouver leurs parents. Mais la grande majorité des jeunes migrants sont sans attaches.

C’est sans doute le cas d’Amar, Syrien de 10 ans. On le retrouve dans le conteneur qui sert de local d’activité. Il s’extirpe de sa partie de « Puissance 4 » pour expliquer qu’il est accompagné. Mais l’équipe n’a jamais vu sa famille. « C’est parfois une stratégie des jeunes de s’inventer des proches pour ne pas être pris en charge », commente Antoine, l’un des animateurs.

Une école espérée pour mai

Pour eux, la protection de l’enfance peut faire quelque chose, tenter de les « accrocher » par le sport, le jeu ou tout ce qui peut mettre en confiance. Mais elle le fait dans des structures d’accueil éloignées du bidonville. Sur place, une équipe d’éducateurs spécialisés est attendue pour commencer ce travail.

Autre progrès en perspective : la création d’une école en partenariat avec le rectorat. L’Éducation nationale a déjà promis deux postes d’enseignants. L’association la Vie active, à l’origine du projet, espère une ouverture en mai – 40 000 € manquent pour la construction.

La protection de l’enfance, une fois cette dynamique engagée, obtient des résultats. L’an dernier, 232 mineurs isolés étrangers ont trouvé dans le Pas-de-Calais une terre d’accueil. »

Voir en ligne : http://www.la-croix.com/France/Immi...