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La success story de Bilal, 19 ans, jeune réfugié en Normandie

Publié le 14-03-2016

Source : http://jactiv.ouest-france.fr

« À 19 ans, Bilal aime la France, travaille, fait du judo, a des copains. En 2012, il a quitté sa famille et fui son pays en guerre pour arriver à Coutances au prix d’un long et périlleux périple.

Bilal Schinwari a quitté l’Afghanistan, son pays, sa maman et ses nombreux frères et soeur en 2012. Ses parents lui « ont offert le voyage », et ont payé un passeur pour l’Europe.

« J’avais 15 ans quand j’ai quitté ma famille avec mon père et mon grand-père. La guerre était trop présente, on n’avait plus confiance en personne dans la rue. Des militaires réguliers, des groupes armés, des armées étrangères... C’était trop », précise Bilal. Sa famille vivait à Baghlan, une ville importante du nord-est de l’Afghanistan. « J’y suis allé à l’école et en même temps je travaillais dans un supermarché. »

48 h sans boire ou manger
Il a voyagé caché dans des planques près des roues de camions, 48 heures sans boire ou manger, des marches en montagne de plusieurs jours, sans eau. « Nous les jeunes, on marchait bien, mais les anciens souffraient. » Pakistan, Iran, Turquie, Grèce, Italie et enfin la France, à Paris.

« Coup de chance, dans le train, personne ne m’a demandé mes papiers. Je n’avais qu’un passeport qu’on m’avait donné avec une photo qui me ressemblait... Comme je parlais iranien, j’ai réussi à comprendre les conversations pendant le voyage. »
Il débarque gare de Lyon. Enfin la France. Il prend un train pour Cherbourg où son cousin réside. « J’étais fatigué par ces mois de marche. J’ai décidé de ne pas aller plus loin. Nous étions peu nombreux à être arrivés là. J’ai perdu ma famille de vue pendant le voyage, je n’ai plus de nouvelles de mon père. »

Ceinture noire de judo en trois ans seulement
Bilal est arrivé à Coutances en mars 2012 comme mineur au foyer de la Ruauderie. « J’ai rencontré d’autres étrangers et j’avais des éducateurs sympas. On travaillait bien avec eux, on participait à tout. Un jour, ils m’ont demandé si je voulais faire du sport. On est allés à la journée des associations et j’ai intégré le club de judo. »
Sur le tatami, Bilal fait des merveilles, il vient d’obtenir sa ceinture noire après seulement trois ans de pratique, là où il en faut dix en moyenne. Il a rapidement appris le français et le parle sans difficulté aujourd’hui.

« Le judo j’aime bien, dans mon pays on se battait souvent dans la rue pour rire ! Ici le club est super, la discipline aussi, le respect de l’adversaire, la politesse. »
Bilal est dans la cour des grands désormais. Bafa (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) en poche, appartement, il a même un emploi salarié d’animateur de colo et les gamins l’adorent ! « Quand je leur dis que je suis le frère de Ronaldo, ils me croient. On rigole bien ensemble. »

Bilal fait beaucoup de sport, imagine toujours évoluer : passer des diplômes et repartir à l’école, qui sait. Et puis demander la nationalité française. Sa mère, qu’il appelle régulièrement, est particulièrement fière de lui. »

Voir en ligne : http://jactiv.ouest-france.fr/actua...