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Quel accueil à Amiens pour ces citoyens venus d’ailleurs ?

Publié le 10-12-2015

Source : http://www.maam.fr

« Retour sur le café citoyen du 20 novembre, où 35 personnes étaient réunies autour des bénévoles de la Cimade.

Comment un jeune déclaré mineur par l’administration peut se voir privé d’espoirs par un test osseux ? Déclaré mineur, un migrant ne peut pas être soumis à une procédure d’expulsion (Convention internationale des droits de l’enfant) et a accès à l’aide sociale à l’enfance.
Les bénévoles de la Cimade (association de solidarité avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile) sont confrontés à de tels cas de figure... et à bien d’autres, car le parcours du demandeur d’asile est administrativement complexe, d’autant plus pour qui ignore le système économique, législatif, social... d’un pays qu’il ne choisit pas.

Les témoignages étaient nombreux à ce café citoyen qui a réuni 35 personnes. « Les demandes sont en constante hausse. Pour 2015, l’équipe samarienne dépasse 400 demandes de 47 nationalités. S’ajoutent les activités à la maison d’arrêt et les demandes téléphoniques de départements voisins. Avec une permanence par semaine à Amiens, difficile de bien orienter les personnes. En attendant, certaines sont à la rue ». Ces constats ont amené au débat sur le rôle de l’État : est-ce aux associations de faire ce travail d’accueil ? L’Etat doit-il les aider davantage, fermer les frontières ?

Option rejetée par les participants : « on parle de personnes humaines qui ont des familles, ont fui la guerre, les mutilations,... ». Que faire alors ? « Pour mieux accueillir les personnes, il faut apprendre à les connaître », a préconisé un acteur associatif de Montreuil, venu spécialement pour ce café citoyen. « En France, on fait un blocage face à la différence, là où dans bien des pays, elle est vue comme une richesse ». Une bénévole de la Cimade a cité une enquête de l’Ifop (octobre 2014) : les Français(e)s sont 46 % à rejeter l’idée selon laquelle « c’est le devoir de notre pays d’accueillir des migrants qui fuient la guerre et la misère » (39 % en Espagne, 36 % en Italie et 21 % en Allemagne) et « les Allemands sont 55 % à voir dans l’accueil des migrants une « opportunité » pour l’économie, contre 25 % des Français »
S’ouvrir à l’autre, comprendre les motivations des migrants : c’est un des objectifs du Festival Migrant’Scène, dans lequel s’inscrivait ce café citoyen, joliment illustré par les poèmes de Lignes d’écriture. »

Voir en ligne : http://www.maam.fr/notre-structure/...