Conférence internationale : Tous unis contre la traite des jeunes footballeurs africains

Le mécanisme des transferts de sportifs mineurs africains, en particulier les footballeurs vers l’Europe, l’Asie et même les Amériques constitue une préoccupation pour les pouvoirs publics, du fait de la déperdition qui s’en suit dans plusieurs cas notamment quand le jeune ne parvient pas à atteindre les objectifs pour lesquels il a quitté son territoire après avoir cru à un agent ou intermédiaire véreux. Ainsi, l’association Foot Solidaire a voulu poser le débat, 15 ans après la conférence de Bamako organisée par la Confejes sur « le recrutement des jeunes joueurs de football africains au profit des centres de formation des clubs professionnels étrangers » tenue en décembre 2000. Pour le président de la structure, les jeunes joueurs africains sont de plus en plus attirés par la lumière du football européen et migrent pour la plupart « sans contrat ni garanties et encouragés par de faux intermédiaires sportifs qui en tirent profit en faisant notamment payer les familles ». Une situation que Jean-Claude Mbvoumin et compagnie dénoncent et à laquelle ils veulent trouver une fin. Ainsi, dans le conclave de Dakar, ils ont convié des acteurs du football (Fédération, Caf, Fifa), des organismes rattachés à l’Onu (Unesco, Bit) mais aussi des Organisations non gouvernementales (Oim) qui pourraient jouer un rôle dans cette lutte contre les marchands d’illusions. Des organismes dont les représentants ont assuré le soutien de leurs structures à l’initiative de Foot Solidaire qui se sait impuissant pour mettre en œuvre les résolutions qui protègent les enfants contre la traite. En particulier celle de la Fifa qui interdit les transferts de jeunes footballeurs en dessous de 18 ans, la Convention internationale des droits de l’Enfant de l’Onu de 1989, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant de 1990, la Convention de l’Organisation internationale du Travail sur les pires formes de travail des enfants de 1999 entre autres.

Pour les participants, la réponse à ce phénomène requiert une action coordonnée des différentes parties prenantes parce que « on ne peut pas toujours être derrière tous les acteurs du football pour contrôler l’application de ces règlements », selon M. Mbvoumin. C’est dans ce cadre qu’au sortir de la rencontre, il est prévu de proposer le concept de Centre d’informations qui constituent la première démarche. « Parce qu’aujourd’hui, les familles des jeunes joueurs entrent en contact avec des gens qui ont les informations, qui les dupent et les exploitent. Et elles n’ont pas la possibilité de vérifier la véracité de ces informations ».