Article paru dans le Canard Social
Écrit par Armandine Penna
Extrait :
Les Départements qui n’arrivent plus à faire face à l’afflux des Mineurs isolés étrangers (MIE) demandent à l’État un soutien financier. Leur solution : créer un fond dédié, adossé au Fonds de financement de protection de l’enfance. Envisageable ?
Qui doit payer pour prendre en charge les 4000 à 5000 Mineurs isolés étrangers (MIE) en métropole, 6000 à Mayotte, le temps de leur mise à l’abri ? Cette question est indéniablement source de désaccord entre les Conseils généraux et l’État.
Les Départements – Paris, Seine-Saint-Denis, l’Ille-et-Vilaine et l’Isère étant les plus concernés - ne veulent plus assumer seuls. Pour eux, l’État doit débourser : il est responsable de ces jeunes, non seulement juridiquement mais aussi financièrement, de leur arrivée à leur placement par un juge auprès de l’aide sociale à l’enfance (ASE).
Faible engagement financier de l’État
Mais l’État, lui, minaude. Il n’a fait que « des propositions cache-misère », selon Claudy Lebreton, le président de l’Assemblée des départements de France (ADF) qui n’a pas mâché ses mots début mars à la sortie de sa série de réunions avec le Garde des sceaux sur cette question. Le gouvernement n’a accepté d’assumer financièrement que 50 % de la prise en charge des MIE, et seulement pendant leurs 4 premiers jours sur le territoire. Cela ne lui coûterait que 3,5 millions d’euros, un montant dérisoire selon l’ADF comparé aux 200 millions au total que paient les Départements chaque année pour cette prise en charge.
Le Conseil général d’Ille-et-Vilaine, avec ses quelque 350 MIE accueillis, est le troisième de métropole concerné. Laurent Laroche, directeur adjoint chargé de ce dossier a fait le calcul : pour le CG 35, l’aide de l’État ne sera qu’un petit pansement de 45 000 euros sur les 4 millions que lui coûte annuellement la mise à l’abri des primoarrivants. « Nous demandons à l’État qu’il régule les MIE au niveau national pour une répartition équitable entre les Départements… Et donc qu’il prenne intégralement à sa charge ces jeunes le temps qu’ils soient expertisés mineurs puis placés auprès de l’ASE. »
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