Pris dans le piège de la migration
Les enfants migrants non accompagnés en Europe
Par Simone Troller, chercheuse au sein de la division Droits des enfants à Human Rights Watch
(chapitre extrait du Rapport mondial 2010 de Human Rights Watch)
L’on pourrait penser qu’en Europe de l’Ouest, où la mortalité infanto-juvénile est proche de zéro, où les enfants reçoivent une éducation et des soins médicaux et où les établissements et services sociaux sont bien développés, les droits des enfants constituent l’un des sujets les moins soumis à controverse pour les décideurs. Il semble pourtant que non, lorsque les enfants en question sont des migrants non accompagnés.
Les milliers d’enfants non accompagnés arrivant sans parents ou adultes responsables se trouvent bien trop souvent pris au piège de leur statut de migrants, les gouvernements européens prêtant peu attention à leur vulnérabilité et leurs besoins d’enfants. Nombre d’entre eux finissent par ne pas bénéficier du traitement humain que l’Europe se targue de garantir. Au lieu de cela, il leur arrive d’être confrontés à une détention prolongée, à des actes d’intimidation et à un comportement abusif de la police. Ces enfants sont susceptibles d’être fichés et traités comme des adultes après avoir été soumis à des tests d’âge non fiables, de rencontrer des obstacles bureaucratiques entravant leur accès à l’éducation, d’endurer des abus lorsqu’ils sont détenus ou hébergés en institutions et, trop souvent, de subir l’exploitation.
Cette situation est aggravée par le fait que beaucoup d’entre eux souffrent d’une absence quasi-généralisée de défense juridique qui les laisse dans l’incapacité de revendiquer leurs droits. Ils peuvent être empêchés de demander réparation en cas de mauvais traitement, de contester leur détention, de faire appel d’un refus de demande d’asile, ou simplement de désigner un avocat pour protéger leurs droits.
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Pour consulter le rapport mondial 2010,voir document PDF ci-dessous :