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Rapport d’activité - Centre Primo Levi

Année 2011

Publié le mardi 24 juillet 2012 , mis à jour le mercredi 13 août 2014

Extraits du rapport :

Introduction

2011 : une année charnière pour le Centre Primo Levi, riche en réflexion, engagement, et mobilisation.

Le centre de soin a connu en 2011 une activité soutenue avec 5 617 consultations délivrées (soit une hausse de 9% par rapport à l’année 2010) poursuivant ainsi avec conviction sa mission auprès des personnes victimes de torture et de violence politique.

Pour faire face à la complexité qui caractérise ce type de soin, l’association a, plus que jamais, mis l’accent sur un travail de réflexion et de partage de son expérience. Ainsi, l’année 2011 aura été marquée par l’organisation d’un colloque consacré au lien entre violence et langage, réunissant près de 200 participants, professionnels de tous horizons et étudiants concernés par l’exil et les violences politiques. L’association a également proposé un programme complet de formations, plus riche et détaillé, ainsi qu’un séminaire, organisé en soirées thématiques mensuelles, animées par deux psychologues-psychanalystes du centre de soins.

2011 a été également une année résolument tournée vers l’engagement, dans un contexte politique toujours plus difficile pour nos patients confrontés à des conditions matérielles extrêmement précaires. Ainsi, l’association a communiqué plus largement pour faire connaître la situation des victimes de torture réfugiées en France. En lien avec les réseaux dont elle est membre, CFDA (Coordination Française du Droit d’Asile), ODSE (Observatoire du Droit à la Santé des Étrangers), le réseau Réséda ou le Réseau européen des centres de soins, l’association a porté sa voix, partout où celle des victimes de torture n’était pas entendue. L’association a fait le choix également de consacrer un numéro entier de sa revue Mémoires au thème de l’engagement. Enfin, elle a initié un important chantier : la rédaction d’un Livre blanc, premier état des lieux permettant de faire un point exhaustif sur le soin des personnes victimes de torture.

Fruit d’un travail collectif mené avec des professionnels du corps médical, des juristes ou des acteurs associatifs, le Livre blanc permet d’alerter sur les carences de la prise en charge de cette population et de formuler un ensemble de propositions à destination des décideurs. La publication prévue en 2012 sera suivie d’une intense stratégie de lobbying.

En 2011, la mobilisation a concerné tous les niveaux de l’association. Face au défi de l’évolution des ressources financières dans les années à venir, membres du conseil d’administration et salariés ont choisi de mener une réflexion en profondeur sur les fondamentaux de notre structure. Pour se projeter dans l’avenir, pour assurer la pérennité de l’association et convaincre le plus grand nombre, nous avons besoin de nous sentir forts et sûrs de nos bases. Un travail d’identification sur nos missions et nos valeurs a ainsi été mené dans le cadre du projet associatif. Ce travail a permis également d’élaborer un plan de communication sur trois ans. Ce plan prévoit notamment l’évolution du nom de l’association, dénommée à partir de 2012 « Centre Primo Levi » et l’ajout de la signature « Vivre après la torture ». Ceci dans l’objectif de clarifier auprès du public les missions de l’association.

Ainsi, en assumant avec force et conviction notre positionnement et nos stratégies, nous pouvons envisager l’avenir avec clairvoyance, pragmatisme et confiance.

Sur les Mineurs isolés :

Le centre de soins Primo Levi propose à chaque patient un entretien d’accueil, préalable à toute prise en charge pour les adultes et, en fonction de leurs besoins, des soins médicaux, une psychothérapie, des soins kinésithérapeutiques, un soutien social et un accompagnement juridique.

Le centre reçoit également des mineurs isolés de façon prioritaire (sans délai et sans entretien d’accueil préalable) et des enfants arrivés en France avec un ou plusieurs membres de leur famille.

Sans prétendre guérir de la torture, chose impossible, l’équipe pluridisciplinaire souhaite pouvoir apporter un mieux-être réel à ses patients, ce qui peut nécessiter une prise en charge de longue durée.

La pratique pluridisciplinaire du centre de soins tend à réduire l’impact des traumatismes sur la vie des patients et de leur famille, les aider à retrouver leur dignité et une certaine autonomie. Pour se passer in fine des services du Centre Primo Levi. Pour vivre – et non seulement survivre – après la torture et la violence politique.

Sur 306 personnes reçues au total en 2011, 6% était des Mineurs isolés


Une précarité croissante pour les patients du Centre

Mis à part les 37 personnes reconnues « réfugiés » et une personne « résident », tous les autres ont des statuts éminemment précaires.

Les demandeurs d’asile doivent optimiser leurs chances de se voir reconnaître réfugiés, d’emporter la conviction de celles et ceux qui prennent cette décision. Les déboutés doivent faire un recours contre l’invitation à quitter le territoire avant même d’envisager d’autres recours possibles. Les régularisés doivent régulièrement renouveler leur titre de séjour… Sans compter les enfants et les mineurs isolés qui vivent en grande difficulté.


Répartition des nouveaux patients entre adultes et mineurs, par sexe et situation familiale

Les patients adultes constituent 82% de l’ensemble de nos patients (81% en 2010), et les mineurs 18% (19% en 2010). Ces derniers sont répartis comme l’année précédente : un tiers de mineurs isolés, deux-tiers de mineurs accompagnés (avec famille en France).


Enfin, des formations sur les MIE en France ont été proposées par le Centre.

Ci-dessous en pièce jointe le rapport en intégralité :

Rapport d’activité 2011 Centre Primo Levi